dimanche 22 février 2015

21 février 2015 : Bagan

INous avons enfourché nos "e-bike" vers 7 heures 15 pour profiter de la lumière du matin. Nous avons privilégié l'exploration des temples implantés entre New Bagan et Old Bagan.

On distingue essentiellement deux styles de temples, soit une simple chapelle à une entrée donnant, au fond, sur une statue de Bouddha, soit un édifice plus complexe, à quatre entrées menant chacune à une statue de Bouddha placée au centre et tournant le dos aux trois autres. Un ou deux déambulatoires étroits (et souvent sombres) contournent les statues. "L’architecture de ces temples est remarquable par la perfection des voûtes, les décorations extérieures de frises et corniches et les peintures murales intérieures. La plupart des inscriptions qui les accompagnent sont môn. Avec l’accession au trône d’Alaungsithu en 1113, l’architecture délaisse les sombres caves pour des porches et des entrées plus hauts et clairs. Les inscriptions môn se raréfient et laissent progressivement place à des inscriptions birmanes". 



Sans respecter un ordre particulier, nous avons visité, ce matin, une première série de temples.
Nous avons commencé par les temples de Sein-nyet Ama et Sein-nyet Nyima. Une légende populaire veut que l'épouse du roi et sa belle-mère aient tenté de régler un différend par un concours de construction de pagodes. Le premier est plus grand, le second plus élégant.

Le temple Nagayon est couronné d'une tour de temple shikara (forme inspirée de l'Inde du Nord). On raconte que Kyanzittha le fit ériger à l'endroit même où il fut protégé dans son sommeil par un serpent, alors qu'il fuyait son ennemi Sawlu.

Ape-ya-da-na, du nom de la première épouse indienne de Kyanzittha, fait partie des plus anciens temples de Bagan. Il est composé de deux blocs carrés, dont le plus petit constitue une entrée avancée, un avant-corps menant au sanctuaire à proprement parler, dans lequel un Bouddha exécute le geste de prise de la terre à témoin. Il est connu pour ses peintures murales à motifs hindouistes et mahayanistes. Les fresques sur le mur extérieur du déambulatoire représentent des Bodhisattva, alors que les représentations du mur intérieur sont celles de Brahma, Vishnu, Shiva, Indra et autres divinités du Mahayana. Sur les murs de l’entrée principale, on peut encore voir des scènes de jataka soulignées de commentaires môn.















    La seule porte de l'ancienne capitale qui ait résisté à l'usure des siècles...






    Christian sur son rose destrier

Le temple de Manu-ha se dresse au cœur de village de Myinkaba, à mi-chemin entre New Bagan et Old Bagan. Sa construction est attribuée au roi môn Manuha. Il a la particularité d'avoir été édifié autour de trois bouddhas assis géants et d’un bouddha couché.

Nan-paya est un temple de brique recouvert de pierre, contemporain du temple Nagayon et superbement décoré. La face extérieure comporte de longues frises de kirtimukha composées de têtes de démons et de colliers de perles. Les fenêtres à claustras sont surmontées de makaratoranas, des arcs s'achevant par des créatures fabuleuses. Certains prétendent qu’il fut le lieu de détention du roi Manuha, capturé par Anawratha en même temps qu’il s’emparait des écritures bouddhistes.



Nous avons achevé la matinée par la visite de la pagode Gu-byauk-gyi, intéressante á un double titre. Elle possède tout d’abord des peintures superbes qui ornent le déambulatoire. Elles furent restaurées par l’UNESCO, sont inspirées du bouddhisme Theravada le plus orthodoxe et représentent des scènes extraites du Vimanavathu. Sur le bloc principal, on compte 547 scènes de jataka (vie de Buddha) sur neuf rangs, chacune d’elles portant une légende môn. Elle conserve par ailleurs des  inscriptions lapidaires : la pierre Myazedi découverte en 1886 est le seul écrit rédigé à la fois en pâli (la langue liturgique du bouddhisme Theravada, branche présente en Birmanie, au Sri Lanka...), birman, pyu et môn ; elle a permis de déchiffrer l’écriture pyu et de fixer la chronologie des règnes de Kyanzittha et de ses deux prédécesseurs.





Après avoir dégusté une eau de coco au sortir du dernier temple, nous avons été déjeuner dans un restaurant végétarien réputé d'Old Bagan, Yar Pyi (effectivement très bon) et sommes rentrés nous reposer à l'hôtel à 13 heures 30. En général, les visiteurs de Bagan observent une pause à la mi-journée en raison de la chaleur. En outre, c'est l'heure où la luminosité est la plus intense, ce qui n'est pas l'idéal pour la photographie.

Nous sommes ressortis vers 16 heures 30 pour aller assister à un coucher de soleil depuis Shwesandaw, une pagode sans intérêt architectural, mais bâtie sur plusieurs niveaux très accessibles. Les touristes viennent par cars entiers pour voir le soleil se coucher sur Bagan. Le lieu n'est vraiment pas intime, mais la vue d'ensemble est effectivement très belle.





En voyant ce vaste espace parsemé de monuments si variés, on a peine à imaginer à quoi ressemblait réellement la ville au temps de sa splendeur. Combien d'habitants y vivaient ? De quoi vivaient-ils ? Comment vivaient-ils ? Comment se déplaçaient-ils ? Dans la mesure où aucune trace de leur habitat ne subsiste, on peut penser que les maisons étaient en bois ou en bambou. Les chemins étaient-ils étroits ou larges ?

Après un bref passage à l'hôtel, nous avons dîné dans un restaurant de New Bagan, Black Rose, où nous avons fortuitement retrouvé Benoit que nous avons convié à notre table. Olivier et lui ont beaucoup parlé d'Indonésie.

Une campagne d'affiches incite les habitants à regrouper les ordures dans des sacs en plastique. Je ne sais si elle porte. En tous cas, ce n'est pas du luxe. Le site a beau avoir été réhabilité avec le soutien de l'UNESCO (non sans donner lieu à d'âpres conflits entre l'organisation et les autorités birmanes), il prend par endroit l'allure d'une vaste décharge publique....




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à laisser un commentaire...