mardi 24 février 2015

23 février 2015 : Bagan

JiNous avons de nouveau enchaîné les visites de pagodes tout au long de notre dernière journée à Bagan. Nous n'avons pas épuisé le sujet, loin de là, mais avons vu la plupart des "incontournables" et sommes même, à plusieurs reprises, sortis des sentiers battus. Nous n'aurions pas pu le faire, si nous n'avions pas consacré trois jours entiers à Bagan et n'avions pas disposé d'un moyen de locomotion rapide et autonome.

Indépendamment d'arrêts inopinés pour voir des petits monuments anonymes pour nous (car simplement numérotés avec parfois un nom en birman), nous avons pu nous attarder ce matin sur cinq grands sites.








Dhammayan Gyi est le plus grand temple de Bagan. Il a été construit en trois ans par le roi Narathu (1163-1165). Son plan est similaire à celui d'Ananda. Deux corridors courent autour d'une masse centrale. Quatre vestibules sont dirigés vers les quatre points cardinaux.















Nat Taung, un peu à l'écart des circuits touristiques, est un vieux monastère en bois. Portes, linteaux, rambardes sont finement sculptés. Sa structure repose sur de grosses poutres en teck. Le tout est oint chaque année d'une couche d'huile de vidange pour protéger le bâtiment de la pluie. On peut y voir des coffres couverts de feuilles d'or et les plus belles... toiles d'araignée de Bagan.













Upali Thein qui date du XIIIème siècle, était un hall d'ordination de moines. Il porte le nom de l'un d'eux qui était un des neuf disciples de Bouddha. Les peintures intérieures du XVIIIème siècle sont remarquables, mais ne peuvent être photographiées que sur autorisation ou... en catimini...



Le Temple Htilominlo, construit en 1218 et entouré d'une enceinte, est une structure à deux étages de plus de 50 mètres de haut. Sa disposition est très classique (corridor circulaire et quatre  Bouddhas aux quatre points cardinaux).



Nous avons terminé la matinée en beauté par une visite de la Shwezidon, un des sanctuaires majeurs du pays. Commencée en 1059, elle fut achevée en 1090. Des vendeurs de souvenirs ont investi les longs portiques. De la base partent trois terrasses rectangulaires, suivies d'une octogonale, puis d'une dernière terrasse ronde. Elle est coiffée par un imposant stûpa en grès recouvert de feuilles d'or. Elle est très prisée des fideles qui y déposent de nombreuses offrandes. Un minuscule trou dans le sol, rempli d'eau et entouré d'une barrière, permettait de mesurer la rectitude de la pagode. Il constitue une attraction car, en s'asseyant devant, on peut apercevoir le sommet de la pagode se reflétant dans cette cavité miniature. Le tazaung Yokeson est renommé pour ses belles sculptures en bois qui représentent des extraits de Jatakas (représentation du vieillard, du malade, de la mort, de l'ermite, tous des personnages que le jeune prince Siddhartha rencontra pour la première fois lors de ses sorties hors du palais). L'édifice central est entouré de salles de repos et de prières, mais l'ensemble est loin d'avoir l'ampleur et la richesse de la Shwedagon de Yangon.












Nous avons ensuite fait une pause déjeuner au restaurant "the Black Bamboo" à Nyaung U, tenu par un couple franco-birman.


Sur le chemin de l'hôtel, nous nous sommes arrêtés à la pagode Gu-byauk-gyi. Au centre trône un Boudha en stuc, exécutant le geste de la prise de terre à témoin devant un décor peint représentant l'attaque infructueuse de Mara et de son armée de démons. Une bonne partie des carrés en email qui décoraient les murs latéraux ont été prélevés au XIXème siècle par un Allemand Thormann qui les vendit au musée de Hambourg. Seule consolation, ils y furent mieux protégés qu'en restant sur place...

La pause "sieste-bain-internet" à l'hôtel entre 14 heures et 16 heures nous a permis de recharger les batteries (les nôtres et celles des appareils photos !) et de trouver la force pour clore notre séjour à Bagan par un beau triplé, trois pagodes qui ont en commun de dater du milieu du XIIIème siècle, d'être l'œuvre du dernier roi qui a régné avant la conquête mongole et d'être exceptionnellement riches en peintures murales.

Thambula (1265) est de forme carré et à de belles proportions. Elle est connue pour ses fresques de Jataka.









Payathonzu a une architecture originale car elle juxtapose trois petits édifices carrés reliés intérieurement et chapeautés de shikharas à l'indienne. Les fresques décoratives murales d'inspiration sino-tibétaine multiplient les images de Bouddha, mais aussi d'animaux fantastiques.




Nandamannya, dont le nom signifie "sagesse infinie", est un édifice petit, ramassé, avec une seule entrée. Il conserve à l'intérieur une sculpture de Bouddha assis et des fresques encore belles à caractère tantrique. On peut y voir le "plafond aux mille Bouddhas". Une scène "érotique" a beaucoup fait jaser, notamment un chercheur français du début du siècle qui a refusé son recensement car elle figurait la tentation de Bouddha par les filles de Mara (le démon). On y devine quelques  poitrines dénudées... "Cachez ce sein que je ne saurais voir !" Le gardien-guide qui connaissait bien son sujet et déplorait certaines interventions grossières effectuées par le Service archéologique (colmatage de fresques par du ciment) nous a expliqué qu'il était rémunéré à hauteur de 40 dollars par mois et qu'il complétait ses revenus en vendant ses dessins, des copie des fresques.





Nous avons suivi notre dernier coucher de soleil à Bagan (18 heures) depuis la terrasse de la pagode Pya-tha-da. Elle n'a pas d'intérêt en elle-même, mais est très prisée des Birmans (qui y viennent souvent "endimanchés") car sa terrasse est vaste. L'escalier qui y mène, lui, est très étroit et bas et constitue un goulet d'étranglement à la montée et à la descente !




    La nouvelle génération est plus captivée par la réalité virtuelle des jeux vidéos...


Nous avons restitué non sans regret notre scooter Lvjia. Nous avons appris que seul le site de Bagan en était équipé (même pas le lac Inle ou Yangon) et que les Chinois les avaient cédées aux Birmans au prix d'appel de 400 dollars américains pièce. Elle ferait bien mon affaire à La Chalade par exemple...

Nous avons dîné dans un petit restaurant local, Kaday Soe, voisin du Black Rose qui affichait complet. La cuisine y est aussi bonne, le service efficace et les prix plus bas, mais contrairement au Black Rose, il n'est pas mentionné dans les guides touristiques. Tout est question de communication !

Hors de la sphère touristique qui fait vivre tout de même un grand nombre de personnes (hôtellerie, restauration, transports, vendeurs de souvenirs), à deux pas, dans les villages alentours, la vie continue. Des femmes vaquent aux activités ménagères, et notamment aux corvées de bois et d'eau, en fin d'après-midi, on mène les troupeaux aux maigres pâturages et aux points d'eau, on entretient un peu la terre, à l'heure de la sieste, on joue à des jeux de société...







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