mardi 10 février 2015

8 février 2015 : Kyaiktiyo (Rocher d'Or) - Hpa An

Toujours pleins de courage, nous nous sommes levés en même temps que le soleil, peu après 6 heures pour remonter au sanctuaire. C'est l'heure où, sur le chemin qui y mène, la marée humaine descendante qui a passé la nuit sur la terrasse, croise la marée humaine montante. Impressionnant ! Au milieu de ces deux mouvements contraires, des moines à la queue leu leu par petits groupes, se tiennent au milieu du chemin pour recueillir l'aumône des pèlerins en espèces ou en nature (cela donne lieu, dans leur bol, à des strates de nourriture variées). Ils ne peuvent le faire que le matin, initialement pour avoir de quoi manger dans la matinée. Le déjeuner lui-même doit avoir été pris avant midi... Puis ils ne mangent en principe plus rien jusqu'au lendemain. C'est aussi l'heure où la terrasse est livrée aux brigades de balayeuses qui s'efforcent de faire disparaître avec leurs balayettes et leurs pelles, les reliefs des repas pris sur place. De nombreux pèlerins se pressent déjà au pied du rocher pour y apposer de nouvelles feuilles d'or. Des plats garnis de nourritures fraîches, déposés comme offrandes, ont déjà remplacé les plats défraîchis de la veille. Je suis effaré par le gâchis phénoménal de nourriture qu'il y a sur un site comme celui de la pagode de Kyaiktiyo.




    Le palanquin utilisé pour transporter les personnes âgées

De retour à l'hôtel, nous avons fait honneur au petit-déjeuner, bouclé nos sacs de voyage et pris la direction du parking des camions-bus, regrettant, une fois de plus, que le trop faible débit d'Internet nous ait empêché d'actualiser le blog.

    Conformément à sa promesse, notre porteur nous attendait à la sortie de l'hôtel...

C'est là que l'épopée de la journée a commencé. Nous nous sommes retrouvés en concurrence, il serait plus exact d'écrire en compétition avec des centaines de Birmans, hommes, femmes et enfants de tous âges, avec, qui plus est, le handicap de nos deux sacs de voyage. Compte tenu de l'étroitesse de la route, les véhicules vont et viennent par rames. Quand la rame est arrivée, le naturel des gens si calmes quelques instants auparavant, si pacifiques dans l'enceinte du sanctuaire, est revenu au galop. Les véhicules n'étaient pas encore arrêtés, ils ont littéralement été pris d'assaut, les plus jeunes grimpaient sur les ridelles de tous les côtés. Les moines n'étaient pas les derniers à jouer des coudes. Nous sommes bien sûr restés dans un premier temps Grosjean comme devant face à cette pagaille sans nom et cette anarchie la plus totale qui laissaient de marbre les  chauffeurs et les rares policiers présents. C'est un vrai miracle d'avoir pu, en nous éloignant du cœur de la bataille, repérer un véhicule un peu à l'écart et embarquer à son bord ! Il paraît que ce genre de situation a lieu surtout en fin de semaine, quand l'affluence est plus importante. Le convoi s'est ébranlé à 10 heures 10 et a mis une heure (moyennant un arrêt de vingt minutes en cours de route pour laisser passer une rame montante) pour atteindre Kinpun.





Plus question d'attraper le bus que nous avions prévu de prendre à 11 heures ! Nous avons dû mette en œuvre d'un plan B : rejoindre la gare de Kyaikto et prendre un train pour Thaton, puis un bus pour Hpa An. Un premier pick-up nous a déposés comme prévu à la gare, mais le train était déjà passé. Nous avons alors recouru à un plan C : trouver un bus qui aillent à Thaton et si possible à Hpa An. Il a été impossible d'intercepter le moindre bus. J'ai appris, à cette occasion, que pour faire comprendre que c'était "non", les Birmans (au moins ceux d'ici) faisaient un geste de la main, rappelant tout à fait le "ainsi font, font, font les petites marionnettes" de mon enfance ! Nous nous sommes alors résolus à mettre en œuvre une variante du plan C, consistant à prendre des moyens de locomotion de fortune, d'abord un grand pick-up en voyageant sur le toit jusqu'à Thaton et en prenant au passage quelques coups de soleil sur les bras, puis un plus petit (pas le choix) jusqu'à Hpa An à raison de onze adultes et trois enfants dans un volume équivalent à 2 m3... Autant dire que l'arrivée à Hpa An, à 16 heures passées, a été perçue comme une délivrance par nos grandes jambes ! 




Nous avons trouvé sans difficulté notre hôtel, Angels Land, et avons été heureux de constater qu'y étaient interdites non seulement les cigarettes, mais aussi les... armes. Nous avons pris une douche réparatrice et un peu de repos. Olivier a négocié avec la Direction de l'hôtel notre circuit de demain.


Nous sommes partis faire une reconnaissance en ville vers 17 heures 30. Hpa An (50 000 habitants) est la capitale de l’Etat de Kayin (ou Karen), située au bord de la rivière Thanlwin (appelée aussi Salouen). Compte tenu du fait que nous n'avions pas déjeuné, nous avons dîné dès 18 heures (!) en jetant notre dévolu sur un restaurant birman, San Ma Tau. Les mets sont préparés dans des marmites. Munis de la carte, les clients peuvent voir ce qu'il y a sous les couvercles et composer leur menu. Nous n'avons pas regretté notre choix de plats végétariens servis avec du riz blanc et accompagnés de toute une série de condiments. 

La nuit était tombée, quand nous sommes ressortis du restaurant peu avant... 19 heures ! Pas de folle soirée... Nous sommes rentrés directement, en regardant bien où nous mettions les pieds, car l'éclairage public est quelque peu défaillant. La lampe électrique avait surtout pour but de nous faire repérer par les automobilistes ! Nous avons retrouvé notre chambre avec plaisir. Je me suis attelé à la rédaction de ces lignes. Olivier s'est endormi sur les photos. Vu le débit quasi inexistant d'Internet, il n'est pas sûr du tout, une fois de plus, que nous pourrons compléter le blog ce soir...



1 commentaire:

  1. Magnifique la Birmanie!
    Merci pour ce voyage virtuel. Heureuse de découvrir ce pays accueillant et coloré où règnent les Bouddhas.
    Bonne route ... and take care of you.
    Bises.
    Liz

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