vendredi 27 février 2015

27 février 2015 : Nyaung Shwe (ballade à vélo autour du lac Inle)

Après avoir utilisé le bateau et la voiture pour explorer la région, nous sommes revenus, au troisième jour, au classique vélo. Nous avons quitté l'hôtel vers 7 heures 40 et suivi la route qui longe la côté Est du lac selon un axe nord-sud. 



Nous avons revu la distillerie de canne à sucre vue avant-hier soir, mais, cette fois, en pleine activité. La canne était pressée pour en retirer le jus, qui était chauffé dans des grandes bassines bouillonnantes. Nous avons ensuite dépassé le domaine viticole de Red Mountain et poursuivi encore quelques kilomètres.





Arrivés à Maing Thauk, à une cinquantaine de minutes en vélo de Nyaung Shwe (hors arrêt à la distillerie), nous avons encore passé près d'une heure dans le marché. Nous ne nous lassons pas du spectacle toujours pittoresque et... photogénique. Ce fut encore une débauche de fruits et légumes, de beignets en tous genres, de poissons encore vivants voisinant avec des morceaux de poulets, de tissus de toutes les couleurs, de vêtements, de tongs (les "chaussures" nationales, portées par toute la population), d'ustensiles de cuisine, de graines et de "crackers" et, plus insolites pour un Français, de produits pharmaceutiques. On est loin du débat français sur le monopole de la vente des produits pharmaceutiques. Olivier s'est laissé tenter en passant devant un étal de souvenirs par un vieux "calendrier horoscopique" en birman, shan et pâli.

    La pharmacie

    Fondamental sur un marché, le système birman des poids et mesures



    Les petites gargotes de marché, très utiles pour restaurer vendeurs et acheteurs qui sont venus de loin...

    Le coin cuisine tout en un : de l'eau bouillante au premier plan et des sols


    Étalage de poissons sèchés. Hum, la bonne odeur...

    Les desserts à base de farine de riz gluant






    Une bijouterie ambulante...








Nous avons poursuivi la route et jeté un coup d'œil sur le Novotel implanté sur le territoire du village de Myat Min. Il bat pavillons birman, français et européen. C'est un hôtel aux antipodes de son environnement immédiat, d'un luxe tapageur, financé par des capitaux uniquement birmans, dont il est préférable de ne pas chercher à savoir la provenance... Le groupe Novotel n'a pas dû être trop regardant sur ce plan, avant d'attribuer la franchise. C'était un peu le désert des Tatars quand nous nous sommes promenés ce matin sur les passerelles qui relient entre eux les pavillons individuels construits en dur sur pilotis. Sur les 121 "chambres", seule une vingtaine serait occupée. L'établissement n'a bien sûr aucun client pendant la longue saison des pluies...

Nous avons poussé jusqu'au village très paisible de Pay Pan Koné en bord de lac, où nous étions bien sur les seuls étrangers. Il est bien tenu dans l'ensemble, mais fait un peu moins soigné que le village Pa-O visité hier. Nous avons été convié par un jeune couple, Ko Htwe et sa femme, à boire dans leur maison toute simple d'abord un thé, puis un jus de citron très sucré. Le mari a tout un équipement de karaoké qui diffusait à l'extérieur de la maison une musique moderne. Ils nous ont montré leurs champs où ils alternent cultures du riz (cycle de six mois) et culture de la canne à sucre (cycle de onze mois). Le couple ne nous a pas caché qu'ils étaient directement menacés, comme d'autres agriculteurs, par l'extension des hôtels qui recherchent précisément les sites où ils peuvent avoir "les pieds dans l'eau" et que les indemnisations étaient en plus des peaux de chagrin...



    La pépinière de pousses de riz


Revenu à Maing Thauk, nous avons rejoint une longue passerelle qui relie la partie terrestre et la partie lacustre du village et avons embarqué à bord d'une pirogue à moteur avec nos vélos pour effectuer la traversée du lac. Nous avons constaté à cette occasion que quelques authentiques pêcheurs utilisaient encore les célèbres nasses conques pour pêcher.


    Le retour des écoliers (le collège est sur la terre ferme)






    Le déchargement de nos bicyclettes

Nous avons posé pied à terre à midi à Khaung Daing sur la rive Ouest et, en furetant dans les ruelles du village, nous avons découvert tout un monde de petits métiers de bouche, des petites structures familiales qui fabriquent à longueur de temps des produits (snacks sucrés ou salés) qui seront vendus au marché : des graines de tournesol (produites en Chine) soufflées, du toffu, des "crackers" à base de crêpes au sésame... Tout cela est préparé de manière très artisanal dans de grands woks.


    Bonbons de canne à sucre


    Les "doughnuts" du lac Inle
 
    La phase initiale de la confection des galettes de riz



    Le produit fini une fois séché puis repassé sur le feu...
   
    Séchage des chips de tofu destinées à être frites (même principe que les chips de crevettes)






    Cuisson du tofu "shan", fait à partir de pois chiches et non de soja




Ce sont des métiers répétitifs, très fatigants car ils obligent à travailler toute la journée "au coin du feu" par des températures extérieures élevées. A chaque fois, les villageois étaient accueillants, semblaient apprécier que l'on s'intéresse à leur travail et qu'on ne se contente pas de prendre quelques photos à la va-vite. Nous avons souvent eu droit à goûter les productions locales qui, pour beaucoup, sèchent à l'extérieur sur des nattes ou sur des clayettes.

Nous avons pour finir emprunté la "route bleue" dans le sens Sud-Nord, puis un axe Ouest-Est ombragé qui emprunte une digue qui surplombe des rizières et des pâturages et arrive au centre de Niaung Shwe. De retour vers 15 heures à l'hôtel, nous avons gagné un repos bien mérité et ne sommes ressortis qu'en fin d'après-midi, vers 18 heures 30 pour commencer le dîner dans un restaurant de dim-sum, Live Dim Sum House, réserver un taxi pour demain et prendre un dessert au restaurant thaï d'hier pour bénéficier de la liaison Internet, bien meilleure qu'à l'hôtel Brilliant...

Ce dernier épisode est l'occasion de revenir, en quelques mots, sur des pratiques contestables de certains établissements haut-de-gamme, que nous avons rencontrées au cours de notre séjour (mais pas dans le dernier, crédité d'un "sans-faute") : une tarification sans rapport ni avec la prestation fournie, ni avec le coût de la vie locale et celui de la main d'œuvre ; des prix affichés en kyats, mais une facturation en dollars assortie de l'application d'un taux de change fantaisiste ; la facturation d'une petite bouteille d'eau (alors qu'il est d'usage de mettre dans chaque chambre une ou deux petites bouteilles d'eau à la disposition du ou des clients, ne serait-ce que pour se laver les dents) ; une suspicion quasi-systématique à l'encontre des clients au moment du départ, concernant l'usage du mini-bar (il est même arrivé qu'un établissement tente de retenir nos passeports tant que quelqu'un n'avait pas été faire l'inventaire du mini-bar !).

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